GAGNANTS : Si l’on scrute les performances sectorielles en France, il est possible d’affirmer qu’il y a une certaine continuité entre 2023 et le 1er semestre 2024. En effet, les secteurs qui ont mené la danse l’année dernière continuent en cette première partie d’année. C’est le cas des secteurs des biens d’équipement (+18,90%), automobiles (+9,3%) et aéronautiques-défense (+5,1%), qui occupent encore les premières places. Ces secteurs ont été tirés par Renault, Safran (SAF.PA) et Schneider Electric (SU.PA) qui grimpent de plus de 20% depuis le début de l’année. L’aéronautique figure dans le top 3 malgré les récentes difficultés d’Airbus, qui a abaissé ses objectifs de livraisons d’avions.
La belle performance du secteur automobile est plus surprenante car le secteur traverse quelques turbulences avec notamment la concurrence chinoise, des volumes de production qui stagnent et une transition chaotique vers l’électrique. La hausse du secteur auto a été possible grâce à deux sociétés, Renault (RNO) et Michelin (ML). Comme annoncé dans mon podcast du 18 février dernier, Renault a mis le turbo, le titre est la plus forte hausse du Cac 40, +29,63%. Quant à Michelin, compte tenu du poids des pneus de remplacement dans son activité, elle est la moins cyclique des valeurs automobiles. A l’inverse Stellantis (STLAM.MI) (-12,6%) et les équipementiers ont souffert.
Derrière le trio de tête, cinq secteurs évoluent autour de l’équilibre avec des variations comprises entre + 2,4 % pour les médias et -1,2% pour le luxe. LVMH (MC.PA), plus grande entreprise française, a perdu -2,7% sur le semestre en raison de ventes qui stagnent.
PERDANTS : A contrario, les services informatiques qui étaient un des secteurs les plus profitables l’an dernier, dégringolent et partagent la dernière position avec le secteur technologique, à l’image d’un Dassault Systèmes (DSY.PA) qui perd plus de 20%.. Ce discrédit des deux secteurs technos peut paraître surprenant si on compare avec les Big Tech américaines qui continuent de profiter du phénomène IA. Cela étant, les “techs” françaises ne jouent pas dans la même catégorie et ne profitent quasiment pas de l’engouement de l’IA. Elles restent des valeurs cycliques aux évolutions inégales d’une année sur l’autre.
Le secteur bancaire, qui était en hausse jusqu’au mois de juin, a chuté en raison du contexte politique, et des risques de hausse de taux et d’abaissement de la note de crédit de la France. Les banques françaises sont en première ligne dans le financement de l’Etat, et sont donc très exposées au risque politique. L’immobilier figure aussi parmi les secteurs qui ont perdu plus de 10 % depuis trois semaines (contre 5,9 % pour le Cac 40), les investisseurs le jugeant un des plus exposés.
Alors qu’il a passé la quasi intégralité du semestre en territoire positif, le Cac 40 termine cette première partie de l’année dans le rouge en repli de -0,85%.