CRISE BANCAIRE : Les inquiétudes sur le système bancaire mondial, déclenchées par les fermetures en cascade de certaines banques américaines comme Silicon Valley Bank, Signature et Silvergate, ainsi que la reprise express de Crédit Suisse par UBS, ont créé une onde de choc sur les marchés. Mais, nous n’assistons pas à un “tsunami”.
Autant vous rassurer tout de suite, nous ne sommes pas dans une répétition de 2008 ! Les grandes institutions ont appris de leurs erreurs passées. La Fed n’a pas tardé à réagir, mettant en place un financement d’urgence (le Bank Term Funding Program) qui permet de prêter jusqu’à 300 milliards de dollars aux banques en difficulté. L’objectif est de maintenir la confiance dans le système bancaire américain et d’éviter un “bank run” (une panique bancaire).
Mais le mal était fait ! Les particuliers et les entreprises ont commencé à transférer leurs dépôts des banques les plus petites vers les grands établissements financiers. En quelques jours, plusieurs dizaines de milliards de dollars sont ainsi arrivés chez JPMorgan, Citigroup, Wells Fargo ou encore Bank of America qui, selon Bloomberg, avait déjà vu ses dépôts gonfler de plus de 15 milliards de dollars mercredi dernier.
Or, les banques régionales ou de taille moyenne (moins de 250 milliards de dollars d’actifs) comme la SVB ou la First Republic Bank, les plus fragilisées par la crise, ont un poids important dans l’économie : comme le rappelle Goldman Sachs, elles distribuent 45% des prêts à la consommation, 50% des prêts aux entreprises et 60% des prêts immobiliers résidentiels. Cette crise bancaire veut donc dire que les conditions pour obtenir un crédit, pour un particulier ou une entreprise, vont se durcir.
EN EUROPE : Même si l’Europe n’est pas à l’abri des craintes de contagion, elle se trouve dans une position plus sûre. Son système bancaire présente des différences essentielles avec celui des États-Unis. Les liquidités sont plus importantes et les réglementations plus strictes. En Europe, la réglementation devient très stricte à partir d’un niveau d’actifs de 50 milliards de dollars. Alors qu’aux États-Unis, c’est à partir de 250 milliards de dollars (SVB était à 212 milliards !). Des règles qui rendent moins probable la faillite d’une grande banque européenne.
En France, les banques font partie des plus solides du Vieux Continent avec des ratios de solvabilité et de liquidité parmi les meilleurs. La forte secousse a engendré d’importantes chutes en Bourse comme celles de BNP Paribas et de la Société Générale qui ont perdu respectivement 27% et 30%. Le Crédit Agricole n’a chuté “que” de 16,5%.
La situation bancaire a pris le dessus sur le risque d’inflation dans les préoccupations des marchés financiers et, à un degré moindre, des banques centrales.
En revanche, nous considérons les risques bancaires comme spécifiques et non systémiques, et ce, des deux côtés de l’Atlantique. C’est la raison pour laquelle nous ne sommes pas inquiets outre mesure !
Antoine Fraysse-Soulier est responsable de l’analyse des Marchés chez eToro. Ayant plus de dix ans d’expérience en finance de marché (Brokers, Asset Managers), il nous a rejoint en 2019 pour partager sa connaissance et son expérience à toute la communauté eToro.
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