La tech américaine est-elle dans une bulle comme en 2000 ?

Du point de vue de certains analystes ou gérants de portefeuille, les valorisations actuelles du secteur tech américain, pourrait se comparer à celui du début des années 2000, juste avant la bulle internet et le krach boursier. Cependant, à mon avis, des différences structurelles entre ces deux périodes subsistent pour comprendre pourquoi le contexte actuel est si différent.

S’il est vrai que les valorisations technologiques actuelles sont élevées et que certains risques existent, la probabilité d’une correction sévère (> 50 %) semblable à celle de l’effondrement de la bulle Internet reste minime. La situation est différente pour d’autres secteurs du marché, en particulier en dehors de ce que j’appelle les « infrastructures », qui pourraient être confrontés à des défis importants.

En 2000, de nombreuses entreprises qui ont succombé à la bulle Internet s’appuyaient uniquement sur une croissance spéculative sans fondations solides. Leurs modèles commerciaux étaient expérimentaux, les applications manquaient d’utilité pratique et l’infrastructure technologique (Internet lent, connexions instables) entravait l’adoption massive.

Aujourd’hui, la situation est totalement différente. Les entreprises technologiques de premier plan ont non seulement construit des modèles commerciaux robustes basés sur des abonnements (par exemple, Microsoft (MSFT) avec Office 365) et des services cloud (par exemple, Amazon (AMZN) Web Services), mais elles ont également intégré des outils d’IA qui génèrent une valeur tangible. Il ne s’agit pas d’entreprises expérimentales ; elles génèrent des flux de trésorerie, maintiennent des marges solides et sont profondément ancrées dans notre vie quotidienne.

Pour illustrer ce point, examinons Microsoft. L’entreprise est passée d’une société qui s’appuyait principalement sur la vente de licences de logiciels à un modèle basé sur les abonnements comme Office 365, garantissant des revenus récurrents. Aujourd’hui, elle intègre l’IA via des outils comme Copilot, créant de nouvelles sources de revenus via des services d’abonnement. Cette transition a renforcé la position de Microsoft sur le marché, monétisant l’IA et consolidant son écosystème cloud. Il s’agit d’un modèle diversifié et adaptable qui est leader dans l’ère actuelle axée sur la technologie.

Pour revenir aux arguments de certains analystes sur la possibilité d’un déclin technologique catastrophique (> 50 %), de telles affirmations nécessiteraient des scénarios extrêmes : abandonner Amazon pour les achats, cesser d’utiliser le cloud pour les solutions d’entreprise ou arrêter complètement le progrès de l’IA. De tels scénarios sont non seulement peu probables, mais représenteraient une régression significative de plus d’une décennie dans l’adoption technologique. Cela souligne pourquoi j’attribue une faible probabilité à l’existence d’une bulle de l’IA.

Il est important de se rappeler que les entreprises technologiques les plus solides, telles que Microsoft, Google ou Amazon, ne dépendent pas uniquement des attentes. Ce sont des entités génératrices de revenus profondément ancrées dans le fonctionnement de l’économie mondiale. Bien qu’une correction de 20 à 25 % soit possible en raison de facteurs macroéconomiques ou d’ajustements de valorisation, il est peu probable que ces entreprises subissent les pertes extrêmes observées en 2000.

Cependant, le véritable risque de bulle réside dans les startups et les entreprises d’IA qui ne parviennent pas à monétiser leurs investissements. Bien que l’IA ait attiré l’attention mondiale, de nombreuses entreprises émergentes s’appuient sur des modèles non testés, ce qui peut conduire à des échecs ou à des valorisations insoutenables. Ce phénomène rappelle la bulle Internet, où des centaines de startups aux idées prometteuses n’ont pas réussi à atteindre la rentabilité.

En conclusion, même si nous pouvons être confrontés à des corrections importantes, des effondrements comme ceux de la bulle Internet des années 2000 semblent peu probables. Si de telles baisses se produisent, elles offriront probablement d’importantes opportunités d’achat à certains niveaux.

Le paysage technologique actuel est caractérisé par un écosystème beaucoup plus mature et durable qu’en 2000. Si les valorisations élevées et la spéculation sur les startups d’IA présentent des risques, le cœur du secteur technologique reste solide et rentable, constituant un objectif clé pour les investisseurs.

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