Le Cac 40 est au plus haut historique, au contact des 8000 points. Au mois de février, il vient d’enchaîner un cinquième mois consécutif de hausse (+3.5%), porté par des résultats d’entreprises très solides dans leur ensemble. Cinq sociétés sortent du lot, connaissant chacune, des hausses de plus de 10% en Bourse.
Action #1 : Hermès (RMS.PA)
Secteur : Biens de consommation
L’action flambe après ses résultats. Elle a grimpé de 17.4% en février grâce à une publication annuelle 2023 qui a une nouvelle fois surpris favorablement la communauté financière avec notamment un bénéfice net qui a progressé de plus de 27.9% en 2023 à 4.31 milliards €. Au T4, ses ventes sont ressorties en forte croissance dans toutes les zones géographiques particulièrement au Japon et sa marge opérationnelle pulvérise celle de ses concurrents, ressortant à 42% contre 26% par exemple pour LVMH ou 24% pour Kering.
Hermès se distingue de ses rivaux en résistant mieux aux conditions économiques détériorées, grâce à ses créations intemporelles et à une gestion rigoureuse de la production et des stocks, qui renforce le caractère exclusif de la marque. Les résultats sont tellement bons pour Hermès que le groupe « se paie le luxe » de verser un dividende exceptionnel de 10€ par action en plus des 15€ au titre de l’exercice 2023.
Action #2 : Stellantis (STLA.US)
Secteur : Biens de consommation
La hausse reprend de plus belle pour Stellantis. Le titre a aussi connu un mois de février en forte hausse, avec une progression spectaculaire de 14.7% en Bourse. Il faut dire que le chiffres d’affaires, le résultat net, la marge opérationnelle ainsi que les flux de trésorerie dévoilés ont été très bons. Le troisième moteur du groupe (les zones Moyen-Orient-Afrique, Amérique du Sud et Asie) ont permis de compenser en grande partie l’impact négatif de ces difficultés aux États-Unis. Les facturations de l’ensemble du groupe ont augmenté de 5,5 % l’an dernier, à 189,5 milliards d’euros, le bénéfice opérationnel ajusté a légèrement progressé, de 1,3 %, à 24,3 milliards, malgré un effet devises qui a coûté 3,8 milliards. Ainsi la marge opérationnelle est restée à un niveau très confortable de 12,8 %. Le groupe peut se targuer d’avoir le 2e plus gros bénéfice net du Cac 40 à 18,9 milliards d’euros (+11%).
Action #3 : Schneider Electric (SU.PA)
Secteur : Biens industriels
2023 a été une nouvelle année de performances record pour Schneider Electric. Le groupe a délivré le plus gros bénéfice de son histoire à 6,41 milliards d’euros (+15%) ainsi qu’un cash flow libre à son plus haut niveau. Le dividende sera en hausse pour la quatorzième année consécutive à 3,50 euros par action (+11%). C’est la division “Systèmes” (28 % du C.A. du Groupe en 2023) qui a tiré la croissance organique de +17 % au quatrième trimestre, avec des ventes en croissance forte à deux chiffres pour l’activité Gestion de l’énergie, portée par une demande toujours forte, notamment liée à des projets de centres de données et d’infrastructures dans le monde entier.
Le groupe entame 2024 “avec un carnet de commandes record, particulièrement dans les activités de Systèmes, ce qui confère une visibilité accrue pour les trimestres à venir” selon son PDG. Le carnet de commandes ainsi que la dynamique forte et continue de la demande pour la majorité du portefeuille renforcent les objectifs financiers pour 2024. Fort de ses résultats, l’action a progressé de 11.7% en février.
Action #4 : Safran (SAF.PA)
Secteur : Biens industriels
2023, une année au firmament pour le titre. En 2023, les trois divisions ont vu leur chiffre d’affaires progresser significativement. Côté rentabilité, le résultat opérationnel de la division “Propulsion” a bondi de 35,2%, portant la marge à 20,1%, en hausse de 2,1 points. Encore une fois, les ventes de pièces de rechange pour les moteurs CFM56 y sont pour beaucoup.
Présent dans le civil et le militaire (respectivement 80 % et 20 % de son activité, environ), le fabricant de moteurs d’avions s’est renforcé ces dernières années dans les équipements. Il dispose de positions de premier ou deuxième rang mondial dans de nombreux marchés, comme les trains d’atterrissage, les câblages, les nacelles ou les turbines d’hélicoptère. Le groupe Safran profite du supercycle dans le marché de l’après-vente en raison de la limitation des livraisons des avionneurs qui oblige les compagnies aériennes à faire voler des avions plus anciens. L’action a pris 11,4% en février et enchaine les plus hauts historiques en Bourse.
Action #5 : Bouygues (EN.PA)
Secteur : Construction
Bouygues, conglomérat présent dans la construction, l’immobilier, les médias et la télévision, via sa participation dans TF1, a publié des résultats au-dessus des attentes des analystes. Le chiffre d’affaires est ressorti en hausse de 26,4 % et le résultat net a dépassé le milliard d’euros en 2023, pour la première fois de son histoire. L’activité a été robuste dans tous les métiers sauf l’immobilier en raison d’un marché grippé en France, où certains projets sont à l’arrêt. Par ailleurs, Bouygues a profité de synergies avec Equans (racheté à Engie en 2022) dans le domaine des services multitechniques. En conséquence de ces bons résultats, le dividende est augmenté de 5.5 % à 1.90 €.
L’action Bouygues a flambé de 7.5 % le jour de sa publication revenant ainsi sur des niveaux d’octobre 2021. Grâce à son bénéfice net en hausse, son ratio P/E passe désormais sous les 10, ce qui en fait une des valeurs les moins chères dans la construction. Par exemple, Vinci se paie 13,6 fois les bénéfices.