Récemment, de nouvelles statistiques économiques ont rassuré les investisseurs sur le fait que le pire de la crise est « probablement » derrière nous.
Hier ce sont les ventes de détail aux Etats-Unis, indiquant le niveau de consommation des ménages, qui est ressorti en hausse de 17,7% au mois de mai, un record absolu ! Etant donné que 70% du PIB des Etats-Unis, vient de la consommation, ce chiffre est un signe encourageant de redémarrage de l’économie américaine.
En revanche, le retour des inquiétudes quant à la résurgence de la crise sanitaire – plus d’un millier de vols ont été annulés à Pékin – pourrait toutefois amener les marchés à faire une pause.
Les opérateurs seront attentifs au deuxième discours de la semaine de Jerome Powell devant de la Chambre des représentants, pour son rapport semestriel sur la politique monétaire, à 18 heures.
Avant cela, le marché aura pris connaissance du marché immobilier américain, à 14h30, puis à 16h30 le département américain de l’Energie publiera le niveau des stocks hebdomadaires. Le pétrole vient de repasser au-dessus des 38$.
Points clés de la journée :
Marchés traditionnels : Les marchés repartent de l’avant.
Valeur du jour : Visa et Mastercard, devraient profiter de l’augmentation du paiement sans-contact.
Marchés traditionnels :
Hier, le CAC 40 a gagné 2,84%, à 4.952 points, dans un volume de transactions étoffé de 5 milliards d’euros.
Les grandes valeurs cycliques ont tiré profit du rebond du marché à l’image d’ArcelorMittal (+6,9%), Saint-Gobain (+3,05%), Airbus (+2,69%) et Renault (+4,11%). Bank of America a repris la couverture du constructeur automobile avec une recommandation d’achat.
A Wall Street, la Bourse de New York a également fini en nette hausse. L’indice Dow Jones a gagné 2,04%, le S&P 500, a pris 1,90% et le Nasdaq s’est adjugé 1,75%.
Concernant les valeurs, le groupe pharmaceutique Eli Lilly s’est distingué en grimpant de 15,7% après avoir annoncé des résultats positifs d’une étude de phase III sur son traitement contre le cancer du sein.
Visa et Mastercard, devraient profiter de l’augmentation du paiement sans-contact.
La crise sanitaire a amplifié deux tendances qui existaient déjà, à savoir la réduction du paiement en cash et à fortiori, l’augmentation du paiement sans contact ; le champion du monde étant la Suède où le cash ne représente que 2% !
Deux acteurs majeurs ont intérêt à la fin du cash, tout d’abord les banques en raison des coûts que représentent les retraits aux DAB (Distributeurs Automatiques de Billets), 89 centimes d’euros par retrait en France. Ensuite les Etats, pour des raisons fiscales, le paiement en cash ne passant pas sous son radar.
À la faveur de l’épidémie de coronavirus, le plafond des paiements sans contact est passé de 30€ à 50 €, ce qui a profité aux éditeurs de cartes bancaire. Les deux principaux sont Visa et Mastercard qui se partagent 87% du marché mondial, 60% pour la premier et 27% pour le second.
Même si le paiement par carte a été privilégié pendant la crise, la fin du tourisme et des voyages pendant deux mois, a eu des conséquences néfastes pour les deux leaders du marché qui ont révisé à la baisse leur chiffre d’affaires pour 2020.
Parallèlement aux paiements dématérialisés, Visa et Mastercard s’intéressent de très près aux technologies blockchains et aux crypto-monnaies.
Après avoir rejoint dans un premier temps le projet Libra de Facebook, les deux entreprises ont décidé de faire marche arrière à la suite de complications avec le régulateur américain. Toutefois, même si Visa et Mastercard se sont retirés du projet de stablecoins de Facebook, les deux entreprises ne ferment pas totalement la porte à un retour au sein de ce projet ambitieux, mais qui est pour l’instant en stand-by.
Par ailleurs, les deux géants de la carte bancaire développent de nombreux projets en parallèle. Par exemple, Visa a déposé un brevet concernant la création d’une monnaie numérique stable sur la blockchain Ethereum à l’USPTO l’équivalent de l’INPI aux Etats Unis, considérant que ce type de projet pourrait réduire la volatilité des crypto-monnaies.
De son côté, Mastercard a rejoint ID2020, une initiative de Microsoft qui plaide pour l’identification numérique du milliard de sans-papiers et des réfugiés dans le monde. En plus de creuser le domaine de la blockchain et afin de rattraper son retard vis-à-vis de Visa, Mastercard a aussi récemment lancé en Europe, un nouveau programme intitulé « Fintech Express » permettant aux Fintechs de passer du stade de projet à celui de produit « en l’espace de quelques jours », notamment grâce à une procédure de réglementation simplifiée et à l’obtention d’une licence approuvée directement par le géant des paiements.
Ces dernières avancées pourraient être de bon augure pour les cours de Bourse des deux géants du service de paiements. Car, après un parcours impressionnant depuis trois ans, +180% pour Visa et +350% pour MasterCard, les titres ont plongé respectivement de -37% et -42% entre février et mars lors du krach boursier.
Ceci étant, depuis le 23 mars dernier, Visa a repris 43,8% et MasterCard 51,5% ce qui surperforme leur indice de référence, le S&P 500 progressant de 42,3% sur la période.
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