L’euro vient d’effectuer un retour de 20 ans en arrière. En effet, le 15 juillet 2002, l’euro dépassait pour la première fois depuis deux ans les 1 dollar. Or ce mardi, l’euro vient de chuter à la parité avec le dollar.
La chute actuelle de l’euro-dollar est le reflet des risques de récession des deux côtés de l’Atlantique, selon la banque Goldman Sachs (GS). Elle estime qu’il y a une chance sur deux qu’elle se produise en Europe contre 30 % aux Etats-Unis. L’économie américaine pourrait connaître une récession de moindre ampleur et de plus courte durée tandis que la contraction de l’activité serait bien plus sérieuse en Europe. De plus, la guerre en Ukraine a accéléré la chute de l’euro, l’Europe étant bien plus exposée que son homologue américain.
Sur les vingt-trois dernières années, l’euro a valu en moyenne 1,20 dollar. Sa dernière grande chute était déjà en raison de tensions géopolitiques. Elle s’était produite après l’annexion de la Crimée par la Russie en mars 2014. Dans les 12 mois suivants, l’euro avait chuté de 24 % de 1,38 à 1,05 dollar !
Cette année, l’euro perd 12 % face au dollar et 20% depuis le 1er janvier 2021. Les marchés ne s’attendaient pas à une chute si rapide. En début d’année, les banques prévoyaient que l’euro allait s’établir entre 1,13 et 1,14 dollar entre début juillet et septembre, selon le consensus établi par l’agence Bloomberg.
Mais la chute de l’euro à la parité reflète davantage la vigueur excessive et historique du dollar qu’un effondrement de l’euro. L’euro n’est pas particulièrement faible et perd 4 % cette année face à un panier de devises. Le dollar est en revanche très fort. Il a bondi de 25 % en terme réel sur ces dix dernières années et contre une baisse de 3 % pour la monnaie européenne.
La Fed a démarré un mouvement de hausse de taux directeurs d’une ampleur inédite depuis près de trente ans. Ce qui a renforcé le dollar. La BCE, elle, ne relèvera ses taux que le 27 juillet prochain.
Comme l’a si bien dit le secrétaire américain au Trésor de Nixon en 1971, John Connally, “le dollar est notre monnaie, mais c’est votre problème“. Mais cette affirmation n’est pas à sens unique. L’appréciation du dollar freine également la croissance des bénéfices des entreprises américaines, tout en stimulant la compétitivité de nombreux exportateurs européens et asiatiques.
Le dollar américain domine véritablement le système financier mondial, représentant environ 65 % de la dette internationale, 60 % des réserves de devises mondiales et 45 % de tous les échanges de devises. C’est considérablement plus important que le poids d’un quart des États-Unis dans l’économie mondiale. C’est également environ trois fois l’utilisation de son concurrent le plus proche, l’euro. La vigueur récente du dollar a empêché l’inflation américaine d’être encore pire que son niveau actuel de 9,1 %, en amortissant les prix à l’importation.
Le revers de la médaille du dollar américain très fort a été la faiblesse des devises étrangères. Celles-ci apportent un certain soutien à la compétitivité à de nombreuses entreprises axées sur l’exportation. Airbus (AIR.PA) par exemple profite à plein de cette situation car elle produit en Euros et 80% de son chiffre d’affaires est dollar.
En revanche, même si les États-Unis sont une économie et un marché boursier davantage axés sur le marché intérieur, les coûts de la force du dollar sont importants. Les bénéfices de l’indice S&P 500 sont réduits d’environ 5 %, par la force du dollar actuel. Ceci est mené par le secteur technologique durement touché qui génère plus de 60% de ses ventes à l’étranger.
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