Les entreprises françaises sont assez nombreuses à être exposées d’une façon ou d’une autre par la guerre ukrainienne actuelle avec des effets toutefois pour le moment limités. Selon le ministère de l’économie, il y aurait plus de 500 entreprises françaises qui seraient en Russie ou en Ukraine, et donc qui seraient susceptibles d’être exposées aux sanctions de la part de l’Occident. Et puis, une grande partie de ces sociétés subissent également de plein fouet l’envolée de l’énergie ou des matières premières.
Malgré le fait que les implications économiques et capitalistiques des groupes français en Russie soient faibles, les dégringolades sont impressionnantes en bourse.
Parmi les grands groupes tricolores les plus touchés, les banques figurent en bonne position,notamment Société Générale, qui a chuté de 30% depuis le début du conflit. La deuxième banque française est présente en Russie via sa filiale Rosbank, dont les engagements se chiffrent à 18 milliards d’euros et dont le résultat net représente 2,7% du bénéfice net du groupe.
La seconde entreprise la plus touchée est Renault ,-35% depuis le début de la guerre. Sa filiale Avtovaz, propriétaire de la marque Lada en Russie est le deuxième marché du constructeur automobile, avec près de 500.000 véhicules vendus en 2021 pour un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros, soit 6% de l’activité du groupe en 2021.
Engie est également touchée avec une chute de 13% sur la seule séance hier, à cause de son implication au financement du projet de gazoduc Nord Stream 2, qui a été suspendu par l’Allemagne et qui est la cible des sanctions des États-Unis. Le groupe, qui n’a pas d’activité industrielle en Russie, mais uniquement des contrats d’approvisionnement de gaz, vient d’augmenter ses achats de gaz d’origine norvégienne.
En revanche, certaines sociétés françaises profitent de l’environnement actuel, c’est le cas des groupes de défense et de sécurité, avec en tête de liste Thalès. Le groupe, dont 50% des revenus provient du militaire, et dont l’électronique équipe les Rafale, a vu son action s’envoler de 28% depuis le début du conflit.
Il y a également Dassault Aviation (dont l’avion de combat représente environ 75% de ses revenus), qui a pris 17%.
L’heure heureuse de la paix est terminée depuis longtemps. Les budgets de défense avaient en fait déjà commencé à augmenter en raison d’une situation tendue en Russie mais aussi en Asie et au Moyen-Orient. Les annonces d’envois d’armes à l’Ukraine et de déblocages de fonds se sont multipliées. Pour la première fois de son histoire, l’Union européenne va financer l’achat et la livraison d’armements à l’Ukraine et débloquer pour cela 450 millions d’euros.
Toujours est-il que l’intensification des combats en Ukraine et les craintes d’approvisionnement en pétrole ont à nouveau fait s’envoler les cours du baril qui viennent d’inscrire un plus haut en bourse depuis septembre 2008, à 116,5 dollars !
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