La chute des marchés financiers chinois, qui ont même connu un “flash” krach puisque le MSCI China a plongé jusqu’à 30 % en 2022, ont finalement poussé les autorités chinoises à agir. Pékin s’est engagée à soutenir fermement les marchés financiers et à mettre en pause l’offensive réglementaire sur les valeurs technologiques.
MULTIPLICATION DES RISQUES : Il faut dire que la Chine était en proie à des risques qui ont eu tendance à augmenter. Tout d’abord la deuxième économie mondiale fait face avec des problèmes d’endettement dans le secteur immobilier, avec notamment Evergrande qui a encore vu sa cotation être suspendue récemment. Et puis sa stratégie de tolérance zéro contre le Covid voit de nouveaux confinements, notamment à Shenzhen.
Surtout, une épée de Damoclès régnait sur les valeurs tech chinoises cotées sur le Nasdaq, avec la récente décision de la SEC américaine de lancer le délai de radiation de 3 ans pour les ADR chinois.
LE GOUVERNEMENT AGIT : Pour tenter d’apaiser les investisseurs, les autorités chinoises, à travers son vice-Premier ministre chargé de l’économie, ont donc déclaré que le gouvernement devrait « activement mettre en place des politiques favorables aux marchés » et « soutenir l’économie ».
Cela va passer par des injections de liquidités de la Banque centrale chinoise, pour soutenir le secteur de l’immobilier qui est au bord de la faillite. Ensuite, un accord entre le gouvernement et les sociétés tech chinoises devrait être signé pour démarrer leur redressement. Enfin, sur le sujet très sensible des entreprises chinoises cotées à Wall Street, menacées de radiation, les autorités ont indiqué chercher une solution avec le gendarme américain des marchés financiers, la SEC.
REBOND SPECTACULAIRE : Les investisseurs n’en attendaient pas tant. Après deux jours de forte chute et des marchés financiers assiégés, les Bourses chinoises ont fortement rebondi. L’indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong s’est envolé de 9 % sur une seule séance (16 mars), sa plus forte hausse depuis octobre 2008 !
La volte-face des marchés chinois est encore plus spectaculaire sur le secteur de la tech. Des titres comme Alibaba ou JD.com ont flambé de respectivement 63% et 51%, depuis leur point bas du 15 mars. Dans une moindre mesure, Tencent a pris 23 %.
Aujourd’hui, le marché chinois semble assez attrayant, car déjà il est peu cher, deux fois moins qu’aux Etats-Unis, avec un ratio P/E à 9 contre 18 pour les US. Par ailleurs, en tant que premier fabricant et exportateur mondial, les autorités chinoises n’ont aucun intérêt de continuer à saborder son économie. Et puis même si certaines villes se reconfinent, cela reste marginal, la consommation repart, les ventes au détail sont ressortis en hausse de 7 % en février, mieux que prévu.
Enfin, la Banque centrale chinoise est la seule grande banque à réduire ses taux d’intérêt pour soutenir l’économie, elle peut se le permettre car son inflation est de seulement 1 %, ce qui est un avantage considérable.
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