Les crypto-monnaies (ou crypto-actifs) feront bientôt partie intégrante de nos vies. Populaires sur la toile, et de plus en plus célèbres dans la vie de tous les jours, elles sont au centre de l’attention et des médias : des célébrités telles que Elon Musk, n’hésitent pas à faire outrageusement la publicité de certains tokens ; de plus en plus d’entreprises, partout dans le monde, acceptent les paiements en crypto-actifs. Elles nous envahissent doucement et sûrement, c’est pourquoi il est important de les comprendre, et notamment, de comprendre la différence entre hard vs soft fork.
Dans le monde des crypto-actifs, les changements sont constants. De nouvelles cryptos naissent, alors que d’autres disparaissent et tombent dans l’oubli. Mais au niveau de la blockchain aussi, les changements sont réguliers. On les appelle des forks, ou crypto forks. Les forks, ce sont tout simplement des changements effectués, le plus souvent de manière volontaire, sur la blockchain d’un crypto-actif. On retrouve ainsi deux groupes principaux de forks : les hard forks et les soft forks.
Comprendre la blockchain est indispensable pour tout amateur ou tout investisseurqui se respecte. Par conséquent, dans cet article, nous vous proposons de vous expliquer en détail la différence entre hard fork vs soft fork. Nous passerons en revue ces deux phénomènes inhérents à la blockchain, puis nous vous proposerons des exemples pour chacun d’entre eux, basés sur des crypto-actifs tels que le Bitcoin et ses dérivés. Enfin, nous nous demanderons si les forks sont bénéfiques pour les investisseurs ou pas, puis vous pourrez retrouver un tableau comparatif qui illustre les avantages et les inconvénients des forks pour les investisseurs.
Qu’est-ce qu’un fork ?
Tout d’abord, il faut savoir que le mot « fork », qui signifie « fourche » ou « fourchette » en anglais, n’est pas uniquement utilisé dans le monde des crypto-actifs. En réalité, ce mot était initialement utilisé dans le langage informatique et dans les gestions de projets pour désigner un embranchement, un moment où quelque chose se scinde, comme un choix par exemple. Par conséquent, lorsqu’un individu ou un groupe d’individus pense que la blockchain a besoin de modifications, un fork se produit. En effet, puisque les crypto-actifs sont décentralisés, et qu’ils ne sont pas contrôlés par une seule et même entité, il est possible, pour n’importe qui, de créer un fork, pourvu qu’il ait les connaissances requises. Il est donc courant qu’un groupe tel une communauté décide de créer sa propre version de la blockchain.
Comme expliqué brièvement en introduction, on distingue deux types de forks : les hard forks et les soft forks. Sans entrer dans plus de détails pour le moment, retenez tout simplement qu’un hard fork permet de créer un nouveau crypto-actif, alors qu’un soft fork est une sorte de mise à jour de ce qui existe déjà. Le hard fork a donc sa propre existence, indépendante et autonome de la version-mère, alors que le soft fork est rétroactif et fonctionne systématiquement avec sa propre version précédente.
Notez également que des forks accidentels peuvent se produire. Cela arrive notamment lorsque deux mineurs tentent de miner le même bloc en même temps. Cependant, ce problème est rapidement résolu, puisque de nouveaux blocs sont, en théorie, introduits régulièrement. Le bloc qui posait alors des problèmes est tout simplement rejeté, et le cours de la blockchain revient à la normale comme si de rien n’était.
Qu’est-ce qu’un hard fork ?
Par définition, un hard fork est un type de fork qui se produit lorsqu’une crypto se divise en deux branches. À titre d’exemple, le Bitcoin Cash et le Bitcoin Gold sont deux hard forks du Bitcoin. Un hard fork se produit lorsque les développeurs d’un crypto-actif décident d’introduire une nouvelle version du logiciel qui n’est pas rétro-compatible. À la suite d’un blockchain hard fork, une nouvelle blockchain est donc créée, et cohabite en parallèle avec la précédente blockchain, sans jamais interagir avec elle, puisqu’elles sont incompatibles entre elles.
Plusieurs raisons peuvent pousser les développeurs à décider d’un crypto hard fork. Parmi ces dernières, on retrouve le plus souvent :
- La volonté de corriger des failles de sécurité importantes. Si ces dernières nuisent à la sécurité des mineurs, des utilisateurs, des fonds ou encore des données de transaction, il est important de prendre les mesures nécessaires. Fermer la blockchain est donc parfois nécessaire, et pour cela, un passage par le hard fork est obligatoire.
- L’ajout de nouvelles fonctionnalités, car les fonctionnalités déjà existantes sont soit obsolètes, soit insuffisantes et ne répondent plus aux exigences des mineurs et des utilisateurs.
- La création d’une nouvelle version du crypto-actif, comme dans le cas du Bitcoin (BTC) et du Bitcoin Cash (BCH). Cependant, nous développerons ce point un peu plus en détail dans la suite de l’article.
À titre d’exemple, un récent hard fork est survenu au sein de Bitcoin, appelé le Bitcoin Gold hard fork. À l’issue de ce fork, un nouveau crypto-actif a été créé, calqué sur l’exemple du Bitcoin, mais incompatible avec ce dernier, appelé le Bitcoin Gold.
Qu’arrive-t-il à une crypto-monnaie après un hard fork ?
Rappelez-vous, les hard forks ne sont pas rétro-compatibles. Par conséquent, les personnes utilisant l’ancienne version de la blockchain verront les nouvelles chaînes du fork comme invalides et devront alors effectuer une mise à jour afin que leurs transactions aboutissent. Un autre phénomène intéressant est celui de la création d’une nouvelle crypto. Si la communauté est intéressée par cette dernière, alors elle pourra persister, soit aux côtés de la crypto d’origine, soit en éclipsant cette dernière du fait de son succès. Tout dépendra alors de la popularité de la nouvelle monnaie auprès des utilisateurs, détenteurs comme mineurs.
Lorsque les développeurs opèrent un hard fork, deux solutions s’offrent à eux. Ils peuvent tout d’abord décider de ne copier que le code sous-jacent de la blockchain, et de s’en servir pour en créer une nouvelle. Cette opération aura pour résultat de créer une nouvelle version sans reprendre les pièces des détenteurs précédents. En d’autres termes, les utilisateurs repartent à zéro, comme s’ils investissaient dans une toute nouvelle monnaie. L’autre possibilité est de cloner intégralement la blockchain d’origine. Dans ce cas, les détenteurs de tokens recevront le même nombre de pièces dans le nouveau fork que dans l’ancien. Ils détiendront donc des pièces dans la monnaie mère, et le même nombre de pièces dans la nouvelle monnaie. C’est-à-dire que pour chaque token détenu, l’utilisateur recevra tout autant de tokens lors de son entrée dans la nouvelle blockchain.
Exemple de hard fork : le Bitcoin cash
Le Bitcoin Cash est un exemple très représentatif de ce qu’est un hard fork. Le hard fork Bitcoin Cash (BCH) a eu lieu afin de répondre à différentes exigences et attentes de la part des utilisateurs du Bitcoin (BTC). Néanmoins, avant de parler cryptos, il faut s’intéresser à la taille des blocs et à la taille de la blockchain. En effet, avec le Bitcoin, la taille des blocs n’est que de 1 Mb. Afin de répondre aux demandes des utilisateurs, le Bitcoin Cash a été créé avec des blocs de 8 Mb. Ce qui signifie que le Bitcoin Cash proposait huit fois plus de possibilités de minage que le Bitcoin. Ainsi, un bloc de Bitcoin Cash contenait huit fois plus de « superficie » à miner qu’un bloc de Bitcoin.
Histoire du Bitcoin cash
Avant le hard fork Bitcoin Cash, la communauté Bitcoin s’interrogeait et débattait déjà de la taille des blocs. D’un côté, certains pensaient que l’augmentation de la taille de ces derniers était une bonne idée, et permettrait aux mineurs d’avoir plus de possibilités. Les autres pensaient que l’augmentation de la taille des blocs ralentirait la blockchain, et nuirait à l’écosystème de la blockchain. Un hard fork a donc eu lieu. Les développeurs ont décidé de copier la blockchain d’origine du Bitcoin afin que les détenteurs de la monnaie-mère reçoivent la même quantité de tokens en Bitcoin Cash lors de sa création.
Différence entre Bitcoin et Bitcoin cash
Comme nous l’avons vu plus haut, la première différence réside dans la taille des blocs. Cependant, si le Bitcoin Cash fut créé, en 2017, avec des blocs de 8 Mb, cette taille fut mise à jour pour atteindre 32 Mb en 2018. Ce qui signifie que les blocs de Bitcoin Cash contiennent 32 fois plus de possibilités de minage que le Bitcoin. Néanmoins, et sans entrer dans les détails, les blocs de Bitcoin Cash sont plus complexes et plus longs à miner que ceux du Bitcoin.
La deuxième différence majeure entre le Bitcoin et le Bitcoin Cash réside dans la philosophie et le courant de pensée inhérents à ces deux crypto-actifs. La communauté Bitcoin priorise à tout prix la lutte contre la censure, la décentralisation et l’anonymat. En revanche, la communauté Bitcoin Cash, bien que loin d’être désintéressée par le sujet, souhaite une promulgation à une échelle universelle du Bitcoin Cash avant de s’intéresser à la décentralisation et à l’anonymat.
Qu’est-ce qu’un soft fork ?
Un soft fork, pour faire simple, est une sorte de mise à jour de la blockchain. Ainsi, l’ancien et le nouveau code cohabitent sur la blockchain. Un soft fork ne nécessite pas autant d’adoption qu’un hard fork puisqu’un soft fork est rétro-compatible. En réalité, il ne nécessite que l’adoption par les mineurs, puisque les anciennes versions reconnaissent toujours les transactions des nouvelles versions comme valides. En règle générale, pour être accepté, un soft fork devra conquérir l’opinion de 51% des mineurs. Dans certains cas particuliers, comme dans le cas du Bitcoin soft fork appelé SegWit, il est nécessaire que 95% des mineurs acceptent les nouvelles règles afin de les considérer comme applicables.
À noter que certains soft fork ne vont parfois pas assez loin, et échouent. Dans le cas d’une mise à jour de sécurité, par exemple, il est possible qu’un soft fork ne soit pas suffisant et que, même après application de ce dernier, des failles subsistent. La blockchain est alors en demande de changements plus importants. C’est pourquoi les développeurs opteront alors, la plupart du temps, pour un hard fork. Il arrive également que les soft forks ne fassent pas l’unanimité et soient rejetés par une partie de la communauté ; comme ce fut le cas plusieurs fois avec certains soft forks Bitcoin.
Exemple de soft fork : adoption du SegWit
La communauté Bitcoin, comme vu précédemment, discutait déjà des temps de transaction, et des différentes possibilités d’accélérer ces derniers. À ce titre, les développeurs ont proposé SegWit, un soft fork qui offrait la possibilité de libérer de l’espace dans les blocs qui pourraient être utilisés pour contenir plus de transactions. De nombreux changements ont alors été opérés afin que les anciens blocs, qui ne disposaient pas d’espace libre supplémentaire, puissent toujours interagir avec les nouveaux blocs récemment introduits.
Cependant, même si le Segwit soft fork fut adopté à l’unanimité, certains membres de la communauté Bitcoin pensaient encore que, malgré ce soft fork, les temps de transaction étaient toujours trop longs. C’est ici qu’intervint le hard fork Bitcoin Cash.
De la même manière, une partie de la communauté n’était pas satisfaite de la profondeur du soft fork SegWit, jugeant que celui-ci était intéressant, mais n’allait pas assez loin dans la modification des protocoles. Un hard fork appelé SegWit2x a donc été proposé, mais est toujours en attente de validation à l’heure où l’on rédige cet article. À noter qu’afin d’aboutir à un consensus, il est nécessaire qu’au moins 80 % des mineurs approuvent le fork SegWit.
Les forks sont-ils bénéfiques pour les investisseurs en crypto-monnaies?
La réponse est simple, et pourtant, l’explication est relative. Tout d’abord, il est important de mettre à part les soft forks qui, bien qu’intéressants en termes d’investissement, ne représentent finalement que des mises à jour de la blockchain existante. Cependant, dans le cas des hard forks, il en est autrement.
Dans le cas d’une blockchain intégralement clonée, les opportunités d’investissement peuvent s’avérer intéressantes. En effet, dans ce cas de figure, les investisseurs reçoivent des pièces supplémentaires, proportionnellement au montant des pièces qu’ils détenaient dans la blockchain précédente. Il est alors possible de vendre et d’obtenir des résultats satisfaisants. Néanmoins, le danger réside dans les gros investisseurs, également appelés « baleines ».
En effet, si la date et l’heure du hard fork sont connues à l’avance, ces gros investisseurs n’hésiteront pas à doubler, tripler, voire quadrupler leur investissement, afin d’obtenir plus de pièces après le hard fork. Si cette technique est plutôt « maline », c’est sans compter sur la volatilité qui en découlera. Puisque les prix seront gonflés de manière artificielle, ces derniers risquent fort d’augmenter drastiquement et de façon tout à fait incontrôlée. Enfin, cette volatilité ira, à coup sûr, se répercuter sur la valeur des nouveaux tokens fraîchement créés, puisqu’il sera alors temps de vendre et de se débarrasser, à la fois des anciennes pièces, mais également des nouvelles.
Cette volatilité peut aussi se produire avant le hard fork. Prenons l’exemple des forks qui ne clonent pas la blockchain. Les investisseurs peuvent tout à fait réussir à faire baisser les prix en vendant de grosses quantités de l’ancienne pièce en faveur de positions plus sûres jusqu’à ce que les forks soient définitivement stabilisés, ou jusqu’au prochain fork Bitcoin, dans le cas du Bitcoin.
Les avantages et les inconvénients des forks sont donc à peser pour les investisseurs. Pour cela, nous vous avons préparé un tableau récapitulatif de ces derniers.
Conclusion
Vous savez dorénavant tout ce qu’il y a à savoir sur les forks. Retenez principalement qu’il s’agit de changements sur la blockchain et qu’il en existe de deux sortes : les hard forks, qui sont des changements drastiques qui donnent lieu à une nouvelle blockchain, et les soft forks, qui sont comparables à des mises à jour vers quelque chose de plus fonctionnel. Les forks sont relativement courants au sein des blockchains, et de plus en plus de communautés développent leurs propres crypto-actifs, et ce, de façon complètement décentralisée.
Pour les investisseurs, les forks représentent autant d’avantages que de risques. En effet, qui dit investissement dit risques, d’autant plus que les crypto-actifs ne sont décidément pas des actifs comme les autres. Les risques, ici, en plus d’être les mêmes qu’avec n’importe quel autre actif, sont également liés aux autres investisseurs. Le marché des crypto-actifs étant complètement décentralisé, les mouvements de ces derniers sont parfois impressionnants. Cependant, bien que les règles des blockchains soient plutôt sauvages et indépendantes, il reste de la place pour les investissements raisonnables et rentables. Notez que nous proposons l’investissement dans les crypto-actifs sur notre plateforme eToro. Vous pouvez donc investir manuellement en achetant et en vendant par vous-même ou utiliser une fonctionnalité automatisée telle que CopyTrader qui copie les mouvements des investisseurs en crypto-monnaies qui réussissent.
Inscrivez-vous sur eToro pour acquérir des crypto-actifs tels que le Bitcoin
Ces informations sont fournies uniquement à des fins éducatives et ne doivent pas être considérées comme un conseil en investissement, une recommandation personnelle ou une offre ou sollicitation d’achat ou de vente d’instruments financiers.
Ce contenu a été préparé sans tenir compte des objectifs d’investissement ou de la situation financière de son destinataire, et n’a pas été préparé conformément aux exigences légales et réglementaires visant à promouvoir la recherche indépendante. Tous les instruments financiers et services mentionnés ne sont pas offerts par eToro et toute référence à la performance passée ou future d’un instrument financier, d’un indice ou d’un produit d’investissement proposé ne constitue pas et ne doit pas être considérée comme un indicateur fiable des résultats futurs.
eToro ne fait aucune déclaration et n’assume aucune responsabilité quant à l’exactitude ou l’exhaustivité du contenu de ce guide. Il est de votre responsabilité de comprendre les risques liés au trading et à la spéculation avant d’engager votre capital. Ne risquez jamais plus que ce que vous êtes disposé à perdre.